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Now I lay me down to sleep,

I pray the Lord my soul to keep.


If I should die before I wake,

I pray the Lord my soul to take.


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27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 19:33

TRIP EN AUTRICHE


Eagle

 

Ft. Bulk’n’Grauris

Août 2011

 

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Au sommet du Rastkogel
(2762 m)

 


12 août – Des saucissons à la Gare de l’Est

Ca y est, c’est le jour J.

L’été dernier, à la même époque, avec Boris et Sébastien, on partait aux îles Lofoten, en Norvège. Cette année, Sébastien jette l’éponge comme l’énorme gay qu’il est. Boris et moi avons donc recruté Antho, plus communément appelé Bulk, pour partir randonner en Autriche, dans le Tyrol.

Enfin bref, c’est parti pour une semaine à 3 en pays germanique.

Il fait beau et chaud. Avec mon énorme paquetage de 15 kg (dont 2,4 kg de tente et 5 kg de saucisson), je rejoins Boris à la Gare de l’Est. Antho nous rejoindra directement à Innsbruck, depuis son bled paumé en Suède, Nyköping.

On part pour Munich dans un train de nuit qui se traîne sévèrement la bite. Boris a une cabine avec couchette, tandis que moi je suis dans un compartiment classique. Mais bon, lui, il a payé 40€ de plus (il n’y avait plus de places au tarif normal, mais au final, il n’y avait pas grand monde dans les compartiments).

On se fait un dîner à base de saucisson et de Twix.

On franchit la frontière allemande vers 1h du matin. Notre premier arrêt en territoire étranger se fait à Saarbrücken.

 

13 août – 3 connards en Germanie

La nuit fut correcte pour ma part, sans être franchement grandiose non plus.

J’ai cependant expérimenté un trip assez cosmique : le sommeil purement physique. Je m’explique. Je me sentais sombrer dans le sommeil, mais je parvenais à rester conscient après que mon cerveau ait coupé les liens avec mes muscles. En gros, j’étais conscient, mais mon corps ne répondait plus. Avec un gros effort, je parvenais à reprendre le contrôle de mon corps. Je me suis amusé à ce petit jeu franchement bizarre 3 ou 4 fois. A un moment, j’ai tellement lutté pour reprendre le contrôle que je me suis dit qu’il était temps d’arrêter les conneries, parce que ça devenait limite flippant. Enfin bref, ce fut un trip méchamment cosmique. Mais fin de la parenthèse mystique.

On arrive donc à Munich de bonne heure. Je vous laisse imaginer nos tronches. Le train arrive avec du retard, du coup on est censé avoir loupé notre correspondance pour Innsbruck. Mais non ! Apparemment ce train là aussi est en carafe, du coup quand on arrive avec 45 minutes de retard, il est toujours sur le quai. Hop ! On saute dedans. Mon wagon n’existe pas, mais c’est pas grave, je trouve une place quand même. On patiente une petite heure avant que le train ne parte enfin.

Premier contact avec la population germanique, qui ne déroge pas à sa réputation : dès 8h du mat, dans le train, c’est bière et salami !

On arrive en Autriche, à Innsbruck, vers 10h du matin. On retrouve Antho sur le quai. Ca fait plaisir de revoir sa sale gueule ^_^ ! On marche un peu dans Innsbruck, c’est mignon comme tout. Il fait super beau et chaud, ça nous rassure, car la météo prévoyait un temps pourri pour toute la semaine.

On cherche à choper des cartes pour les randos, mais elles sont en rupture de stock. Et l’office de tourisme du coin est vraiment naze, ça ressemble plus à une boutique de bijouterie de luxe qu’à un office de tourisme… enfin bref.

On se renseigne un peu et on se rend compte qu’on a poussé trop loin, ça ne servait à rien d’aller jusqu’à Innsbruck. L’échec. Bon, c’est pas grave, la ville est toute mimi.

Déjeuner à base de saucissons. Antho, qui n’a pas vu l’ombre d’un vrai sauciflard depuis son exil en Suède, hallucine en voyant mes 5 kg de saucisson. Et quand Boris lui annonce que, lui aussi, il a 4 saucissons en back-up, il est au comble du bonheur ! On se fait donc d’énormes sandwich avec des baguettes autrichiennes, qui coûtent beaucoup plus cher qu’en France (2,30€ la pièce… ça doit être parce que ce sont des « ruguettes » et non pas des « baguettes» ^_^).

Allez, hop, on prend le train pour Wörgl (j’adore le nom ^_^, Sébastien aurait sûrement beaucoup aimé aussi !), puis le bus pour Scheffau. Les paysages sont magnifiques, à base de montagnes bien balèzes et de vallées vertes fluo, tondues au poil de cul près sur des surfaces titanesques et en pente… Respect.

Arrivés à Scheffau, où l’on pensait trouver un camping, on se rend compte qu’on s’est loupé : il n’y a pas de camping ici. Perdu ! On reprend le bus, pour Söll cette fois-ci, normalement il y a un camping là bas. Il y a un système de « bus magique » gratuit très pratique, qui, dans chaque petite région,  permet de rallier les différents coins.

 

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Si quelqu'un sait ce que peut bien vouloir dire ce panneau...


Nous sommes enfin installés au camping de Söll. Boris a toujours sa tente « furtive » de l’année dernière (Quechua « Ultra Light », au design étrangement proche du F-117A furtif de l’armée américaine o_O). Antho n’a rien. On va donc devoir dormir à 2 dans ma Quechua « 2 secondes », appelée « Flonf » par mes soins (en référence au bruit qu’elle fait en se déployant). Ca va le faire, mais la tente est conçue pour une seule personne, donc on va se serrer et on foutra les sacs dehors ou dans la tente de Boris.

 

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Antho, alias Bulk.
Instant bucolique dans les fleurs.
Limite gay ^_^'


Il est 17h. On pensait arriver beaucoup plus tôt que ça. Perdu ! Mais bon, c’est pas grave, il fait nuit tard, on va donc quand même partir en rando. Nous voilà donc parti pour une rando de 6h (3h aller, 3h retour) pour rallier un lac bien balèze qui a l’air super cool (le lac Hintersteinersee). C’est un peu sportif, mais c’est magnifique, et puis on est super motivé, donc ça passe bien. On arrive au lac dans les temps. Et ça défonce tout. C’est somptueux : le lac est d’un bleu superbe, entouré de montagnes magnifique, le ciel est bleu, bref c’est nickel. On se jette à l’eau, qui est super fraîche et bien transparente, c’est du pur bonheur. On peut plonger depuis les rochers. On en profite bien, puis on se laisse sécher au soleil, qui n’est pas encore couché (mais ça ne va pas tarder, il est 20h et les montagnes ont vite fait de planquer le soleil !). Dîner à base de saucissons (pour changer !). On glandouille en tout une petite heure au lac, et c’est reparti.

Le retour est un peu casse couille. Il fait nuit, un peu frais, et puis se retaper le même trajet de 3h, globalement, c’est nul. Mais bon. On fait une petite halte vers la fin, sur une terrasse, où l’on commande 3 grandes bières qui font un bien fou.

On arrive au camping. Il est tard. On se couche. Antho prend toute la place (il dira bien sûr la même chose de moi ^_^), et surtout il se met à ronfler au bout de 5 minutes à peine, alors que moi il me faut toujours des plombes pour m’endormir. L’échec !

 

14 août – La Rando de la Mort

Je me lève vers 6h pour me soulager, et je constate que la tente de Boris fume énormément, comme s’il était en train de se faire un sauna monstrueux en mettant des tonnes de louche o_O. Les mystères de la thermodynamique matinale... Je me recouche, pour finalement me lever à 8h. Il fait un temps magnifique, ça fait plaisir.

On prend une petite douche, un petit déj à base de gâteaux industriels achetés la veille (des « Roulades » au chocolat et au café, clairement industriel, mais pas mauvais). Et puis c’est parti pour la rando du jour. Antho et moi ne le savons pas encore, mais on est parti pour en chier sévère !

Ca commence par un coup de « bus magique », que l’on trouve facilement puisque, coup de bol, il s’arrête pile devant nous au moment où on commençait à le chercher. Trop bon. On part donc pour Hellmau, où l’on s’arrête au Kaiser Bad. De là, c’est partir pour la marche.

Ca monte gentiment, au début. Pause saucisson – myrtilles des bois à midi. Jusque là, pas d’embrouilles. Il fait très beau et très chaud, mais on trouve souvent des points d’eau pour ravitailler les bouteilles, donc ça roule.

 

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Boris s'est fait un nouveau copain ^_^


Boris, toujours à l’affût d’un bon plan, décide de rallonger la rando. Histoire de retourner au lac Hintersteinersee d’hier. La proposition est alléchante, puisque ça n’a pas l’air trop loin, et puis le lac vaut vraiment le coup d’être revu. Antho et moi, insouciants, on dit donc ok… sans savoir que nous voilà partis pour la « Rando de la Mort » !!!

Le chemin est interminable. Ca a beau être magnifique, c’est über long. Ca n’en finit pas. Et, surtout, ça n’en finit pas de monter. Quand le lac est en bas à gauche, le chemin part en haut à droite. C’est déprimant. Antho et moi, on en chie méchamment, pendant que Boris caracole à l’horizon. Quand le chemin se décide enfin à descendre, c’est quasiment au dernier moment. Du coup, le chemin descend comme un connard, à fond, et sur une espèce de rivière de pierres instables, qui plus est. Je commence à en avoir franchement plein le derche. Mais bon, on aperçoit des bouquetins bien sympa, et puis on finit par arriver au lac, exténués (sauf Boris, bien sûr). On aura marché 15 km. C’est pas énorme dit comme ça, mais avec le dénivelé de batard et le terrain d’enculé qu’on s’est bouffé, bin, c’était pas un truc de lopette.

 

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La (putain de) rivière de pierres

 


Boris et moi on retourne se baigner, pendant qu’Antho décide de faire une pause glace – bière. Boris est motivé pour rentrer à pieds (mais pour quoi ne serait-il pas motivé, quand il s’agit de marcher ?). Antho et moi, on en a plein le cul, on décide de tenter de faire du stop. Le pari est risqué : si ça ne marche pas, le trajet sera 5 fois plus long…

Pendant que Boris part dans la nuit, coupant à travers champs, Antho et moi on essaye donc de faire du stop. Le début est laborieux, et je me dis qu’on est vraiment dans la merde. Mais un couple d’Autrichiens bien sympa nous prend et nous dépose à Scheffau. De là, un autre type nous prend tout de suite et nous ramène à Söll. Nous avons quitté Boris depuis à peine 40 minutes, et on se dit qu’on l’a quand même bien niqué ^_^. Réponse par SMS de l’intéressé : « Je suis à la terrasse d’hier soir, en train de boire une bière ». Antho et moi, est on partagé entre la stupeur et l’horreur X_X. Comment Boris a-t-il bien pu réussir un coup pareil ? Il a fait en 40 minutes un trajet qu’on a fait en 3h hier ? Après les 15 km d’aujourd’hui ? On se dit qu’il bluffe. Mais non. Il arrive effectivement au camping peu de temps après. Je me demande si Boris n’est pas une machine, en fait. Mais il nous révèle son secret : lui aussi a réussi à faire du stop, sur un petit chemin où ce n’était vraiment pas gagné. Putain, il nous aura bien mystifiés, le Boris o_O !

Bon, pour nous remettre de nos émotions, on commande des énormes bières. La pluie se met à tomber, un énorme orage nous tombe dessus. Les éclairs ne claquent pas très loin, faisant tout vibrer.

La perspective de passer une nuit à 2, serrés dans la Flonf et sous l’orage, ne nous plaît guère à Antho et à moi. Intrigué par un local au fond du camping, non loin de la Flonf, je jette un œil à l’intérieur. C’est un local technique presque vide. Je balance discrètement mon matelas et mon duvet à l’intérieur pour m’y installer. Je fais signe à Antho, qui me rejoint peu de temps après. Ici, on a plein de place, et pas de risque de se mouiller ! On décide donc de passer la nuit dans le local, pendant que Boris, très probablement, serre les fesses dans sa tente secouée par la pluie, le vent et les éclairs…

 

15 août – Des saucissons dans la brume

La nuit dans le local technique fut excellente. Je me lève à 7h, peu de temps après Boris.

Stupeur et tremblement : les saucissons se sont faits la malle !  Nous les retrouvons, 20 mètres plus loin, éparpillés dans l’herbe mouillée. Je fais un rapide inventaire : 4 saucissons de 600 grammes ont disparu. Enorme échec. Qui est le coupable (à part nous, qui avons abandonné les saucissons dehors, à leur triste sort) ? Un chien, probablement. Toute la journée, nous regarderons les chiens que nous croiserons d’un air soupçonneux. Serait-ce cet abruti de lévrier ? Ou bien ce petit teckel sournois ? A moins que ce ne soit cet horrible chihuahua ? Enfin bref. La Bête du Gévaudan est passée par là et nous a confisqué une grande partie de notre pitance.

Aujourd’hui, il pleut. Et Antho et moi on a les pattes encore défoncées de la veille. Du coup, on se dit qu’on va glander un peu le matin, plutôt que de partir faire une nouvelle rando de la mort. On tente un sauna, mais il est uniquement accessible aux clients de l’hôtel. Perdu ! Bon. On se pose. Boris et Antho prennent un chocolat chaud, comme les gros gays qu’ils sont. Moi, je prends une bière. Faut pas déconner non plus, hein. On décide de rallier le prochain camping dès aujourd’hui, pour nous rapprocher de la prochaine étape.

On retourne au camping, donc. On fait les sacs. On lève le camp, puis on va bouffer dans un resto italien où les prix sont chers, la bouffe pas copieuse et les gens pas aimables. Shit happen. Allez, direction l’arrêt de bus. Comme on est le 15 août, le prochain bus n’est que dans 3h. On tente donc de faire du stop, puisque ça a bien fonctionné la veille. Mais au bout d’une petite heure, on rentre brecouille. On se pose à l’arrêt de bus. Très vite, l’endroit est envahi par les jeunes du coin, qui mettent du son à fond et font des tours de parking en scooter et en moto. Les mecs hurlent, crachent et fument en continu. Très vite, ça nous tape sur le système. Heureusement, une des gonzesses se vautre (sans gravité) en scooter, ce qui crée un peu d’animation, et puis ça lui fera les coussinets, hein.

 

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Un homme d'Eglise aux moeurs douteuses, dans les rues de Söll...


On attend toujours le bus. Il ne viendra pas. Passée l’heure, on continue d’attendre comme des cons avec nos sacs, ne sachant trop que faire. Pour tuer le temps, on aura flingué un des saucissons de Boris. Pour la forme.

Finalement, résignés, on rentre tout penaud au camping, où l’on demande benoîtement s’il est possible de reprendre notre ancien emplacement. Oui. Mais non. En fait, c’est déjà pris ! Antho et moi, on a peur d’être trop éloigné du local technique pour pouvoir s’y glisser sans éveiller les soupçons. Mais bon, on arrive à se fixer pas trop loin.

Le soir, pour oublier la loose du jour, on se fait un mega resto au camping. C’est bon, copieux, pas cher et servi avec le sourire (et des gros seins !). La serveuse pousse un peu à la consommation de bière, mais on ne dit pas non. Et pour finir comme il se doit, un bon gros petit schnaps !

Et puis on va se coucher. Il y a eu un énorme orage, donc il y a de la flotte partout. Antho et moi, on se glisse discrètement dans le local, même si, comme le fera remarquer très justement Antho : « Putain, on est complètement triquard. Tu en connais beaucoup, toi, des tentes avec un plancher qui grince ? » ^_^’

 

16 août – Eagle !

On se lève de bonne heure, on quitte le camping et on prend le bus pour Wörgl. De là, on file en train à Jenbach. Et de là, re-bus pour atteindre Buchau. Une fois de plus, il fait super beau, et les paysages sont splendides.

On se pose dans un petit camping tout mimi, à Raumach, au bord d’un énorme lac super sympa : on peut s’y baigner bien sûr, mais il y a aussi des bateaux de plaisance et une armée de kite-surf. Le tout avec un panorama de folie, encastré dans les montagnes. Une pure tuerie.

On déjeune au resto, parce qu’on commence à en avoir un peu marre des saucissons ^_^. Une fois encore c’est super bon, copieux et raisonnable niveau prix. C’est vraiment cool, l’Autriche ! Sur un prospectus, on voit qu’il y a une énorme tyrolienne pas loin, en forme d’aigle, là haut dans la montagne. On n’hésite pas bien longtemps…

Téléphérique, donc, puis on se fait harnacher à l’aigle mécanique qui nous emmène, le cul en premier, jusqu’au sommet du Gschöllkopf (encore un nom à coucher dehors, que ce gros pédé de Sébastien n’aurait pas renié !). La montée est lente est un peu flippante, vu qu’on est pendu, dans une espèce de couche, au-dessus du vide. Une fois en haut, je fais une blague stupide : « Putain, Boris, je crois que t’es mal attaché ! ». Réponse de l’intéressé : « Putain, t’es con ! ». Eh ouais. Je suis con, je sais ^_^. Les freins lâchent, l’aigle prend son envol. On descend à 85 km/h sur 200 m de dénivelé. Ca envoie du pâté. En fait, les sensations ne sont pas forcément énormes (comparées à la Tour de la Terreur de Disney, par exemple), mais le panorama est phénoménal.

On glande un peu en haut, pour profiter du point de vue. Puis on redescend se baigner au lac, au milieu des kites. Ca donne méchamment envie. Il y a une école de kite ici. Antho et moi, on se dit qu’on reviendrait bien pour un stage…

En passant près d’un camping-car, je me stoppe net, parce que j’ai senti une odeur d’huiles essentielles. Je dis à Antho, très sérieusement : « T’as senti ? Y a des huiles essentielles. Y a un sauna ». Je commence à inspecter le camping-car, à la recherche d’une cheminée qui trahirait l’installation, mais je ne vois rien. Antho, stupéfié, me prend pour un taré complet. Je suppose qu’il n’a pas tout à fait tort…

Dîner à base de saucissons, pour reprendre les bonnes vieilles habitudes. On tente d’aller boire un schnaps dans les environs, mais pas moyen. Quand on n’est pas client de l’hôtel, on n’est pas client tout court. C’est complètement con comme concept, mais bon.

Dodo.

 

17 août – La Rando de la Mort 2 – 1ère partie

La nuit fut correcte, sans plus, parce qu’à 2 dans la Flonf, c’est quand même tendu, en plus Antho parle dans son sommeil, et pas mal de camions ont circulé toute la nuit sur la route qui longe le camping.

Le site est vraiment bien, sauf la route, en fait. Petit-déj sur l’herbe, à base de « Roulade ». Mais il est temps de partir pour la grosse rando de 2 jours ourdie par Boris dans le plus grand secret de son laboratoire de torture…

On lève le camp, puis on prend le bus pour Jenbach. Puis re-bus pour Fügen. Et encore un bus pour Hochfügen, d’où la rando démarre enfin.

 

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Moi, avec mon paquetage...


Une fois encore, le temps est magnifique. On commence à être bien bronzés. Antho, lui, est complètement cramé ^_^. Et, une fois encore, c’est magnifique. En fait, c’en est presque lassant ! Non, je plaisante, on ne s’en lasse pas. On marche un peu sur un chemin qui alterne forêt, champs et rivières. On se pose à l’ombre pour déjeuner (des saucissons, bien sûr, même si le stock est méchamment diminué, surtout depuis l’attaque de la Bête).

On reprend la marche. Il fait super chaud (il fait une chaleur funiculaire, comme dirait Sébastien ^_^)Heureusement, il y a plein d’endroits où trouver de l’eau potable et glacée. On boit donc avec bonheur, et moi je m’asperge de flotte de partout, c’est trop bon.

 On profite d’une belle cascade pour faire une pause baignade. L’eau est absolument glacée et on se nique les pieds sur les caillasses, mais ça reste du bonheur en barre.

Mais il faut reprendre la marche, et ça monte de plus en plus. Boris, évidemment, a toujours 300 m d’avance sur moi et Antho. Mais alors qu’on le pense invincible, un type apparaît, loin derrière nous. Il se rapproche à toute vitesse. Il ne court pas, mais pas loin. Très vite, il nous rattrape, nous double, et disparaît derrière une crête. Quelques minutes après, il redescend en courant. Si Boris n’est pas une machine, ce spécimen là en est une, c’est certain. Il me fait penser aux Suédois, que j’ai vus courir en forêt avec des haltères, lors de mon séjour scandinave

On finit par arriver à la hutte (Rastkogelhütte, encore un nom qui aurait beaucoup plu à Sébastien !). Ca fait du bien de se poser. On est à 2124 m d’altitude. On s’est donc bouffé 650 m de dénivelé. Pas énorme, mais on en a quand même chié. Boris nous dit que, demain, la deuxième étape sera 3 fois plus longue. Avec Antho, on commence à flipper, mais Boris nous rassure : le dénivelé sera faible, voire nul, car nous allons rester sur la crête puis redescendre. Ouf ! se dit-on. Mais la vérité sera, bien évidemment, toute autre…

En attendant, on profite du panorama somptueux offert depuis la Rastkogelhütte. On se perd dans la beauté du paysage, qui invite aux grandes réflexions métaphysiques et philosophiques… rapidement troublées par l’arrivée d’un cochon noir énorme, mi-bête mi-molette, puant et gronk-gronkant, retournant la terre, se frottant partout, renversant tables, bancs et chaises si besoin. C’est drôle mais plutôt violent. Antho se fait charger par le bestiau…

On met les sacs à l’abri du bulldozer des montagnes, puis on commande le repas. Ce n’est pas spécialement cher, mais on ne peut pas payer par carte, comme souvent en Autriche et en Allemagne. Comme des cons, on n’a pas pris beaucoup de liquide, et demain il faudra payer la descente, car la rando se terminera par un téléphérique, dont on ne connaît pas le prix. Et puis, il faut bien payer la nuit ! Pfff… du coup, on se rationne un peu (une seule bière !). C’est très con, mais bon…

La piaule est bien, on a des vrais lits, ça fait plaisir ! Mais il n’y a pas de douches, par contre. Pas bien grave, on se couche, morts de fatigue.

 

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Antho admire le paysage, depuis la Rastkogelhütte.
Avant que la Bête n'arrive...

 

18 août – La Rando de la Mort, 2ème partie : Rastkogel is the Devil

La nuit fut excellente. Un vrai plumard, ça change du tapis de sol dans la Flonf ! Bon, les gosses dans la chambre d’à côté on fait beaucoup de bruit, ce qui a passablement énervé Antho, mais moi, j’avais des boules Quiès, donc aucun souci. Soit dit en passant, emmener des gosses de 4 ans pour escalader le Rastkogel, je me demande à quel point ce n’est pas de la connerie ou de la maltraitance pure et simple… enfin bref.

On ne prend pas de petit déj, car on n’a plus beaucoup de cash, et qu’on a paumé une « Roulade » à la fraise, disparue on ne sait trop où. Antho et Boris prennent un chocolat chaud, moi je me prend un grand verre de lait frais.

On fait le plein d’eau, mais on n’a qu’une bouteille chacun, et encore, Boris n’a qu’une petite gourde d’un demi litre. Je pense qu’on va au devant de très gros emmerdes, mais bon… c’est parti !

Au passage, c’est l’annif de Boris. Pour l’occasion, il va se taper le sommet du Rastkogel (2762 m X_X) ! Et nous, on va mourir ^_^…

C’est donc parti pour une rando de folie. Au début, ça va à peu près, les prévisions de Boris se réalisent : on marche sur la crête, ça monte et ça descend quand même pas mal, mais ça va.

Seulement voilà, à un moment, ça commence à monter sa mère, et de plus en plus, et c’est interminable. Le niveau d’eau baisse dangereusement. Boris trace sa route, en respirant calmement par le nez, tandis qu’Antho et moi on en chie notre race, en soufflant comme des boeufs. On fait une pause saucisson pour se redonner du courage, mais ça déshydrate encore plus. On dépasse des plaques de vieille neige sale. Le soleil tape comme un connard. Antho a la tête qui tourne et est presque pris de délires. Moi, j’avance par pas de 5 cm, pris de vertiges. Boris nous attend, loin, très loin.

Arrivés au pied du dernier truc à escalader, j’hésite longuement. Le tracé n’exige pas qu’on pousse jusqu’en haut. Et je n’ai plus d’eau. Mais être monté jusque là sans faire l’ultime ascension, ce serait trop con. Alors, je pose mon sac, et j’y vais, à la suite de Boris et Antho. Ultime bâtardise du Rastkogel : je crois arriver au sommet… mais non ! C’est incroyable comment ça peut être fourbe, la montagne. On se demande comment un aussi gros bout de montagne pouvait se planquer, et pourtant, il était bel et bien planqué. C’est reparti.

J’arrive enfin au sommet. On est à 2762 m d’altitude (on se sera donc bouffé 640 m  de dénivelé, pas mal, pour une rando censée être plate ! X_X). On voit à 360°, l’horizon est super loin, la vallée en bas est toute petite. C’est fabuleux. Au loin, on voit la Rastkogelhütte. Et, à peu près équidistant (comme dirait Perceval), on voit le téléphérique qui (pense-t-on naïvement) va nous descendre. Il reste donc encore pas mal de chemin ! Ca va descendre, bien sûr, mais comment ? La descente, c’est parfois aussi hardcore que la montée… Et allez, c’est reparti !

 

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Au sommet du Rastkogel

 

 

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Borissator, au sommet du Rastkogel.
Même pas mal! 

 


Ca descend vite et plutôt bien. C’est cool. On progresse à vive allure. On va peut-être pas mourir, finalement ^_^ ! Mais, évidemment, ça remonte par moment, et j’en ai plein le derche. En arrivant à un nouveau petit sommet, j’entends un sifflement, et je vois un énorme planeur passer au ras de la roche, tout près de moi ! Immense, blanc, brillant, sifflant… Ca envoie grave du steak.

La descente continue. Pour aller au téléphérique, ça remonte. Misère… J’ai tellement soif. Et, évidemment, le téléphérique est stoppé pour l’été. Echec cuisant. Il faut continuer, encore et encore. Boris nous met 800 m dans la vue, au bas mot. Et toujours pas d’eau… On finit par apercevoir un abreuvoir à vaches, au loin. Et Boris semble en train de boire de l’eau ! Victoire ! On descend à toute vitesse, et on se jette sur l’eau glacée. Je bois 1,5 litre en quelques instants. Bonheur intense. Mais c’est pas encore fini. On croise une équipée de petits vieux qui veulent manifestement se faire le sommet. On leur souhaite bien du courage…

C’est reparti. On marche, on marche. On finit par arriver à un téléphérique en fonctionnement. Boris veut continuer, parce que ce n’est pas le bon, mais Antho et moi on dit stop. La démocratie a parlé. Va pour le téléphérique ! Ca a l’air assez cher, on ne comprend pas bien les prix, mais le gérant est cool, il voit bien qu’on est à l’agonie, il nous laisse monter gratos (on est les seuls clients, apparemment). Ca descend à toute vitesse, c’est un vrai bonheur. Les téléphériques, c’est peut-être moche mais, putain, c’est quand même super bon. La descente vers le bled se fait en 2 fois. Pour le 2ème segment, il faut avoir une carte pour badger. Antho et moi, on profite que le gars ait le dos tourné pour sauter au-dessus des tourniquets. Boris négocie gentiment, et passe aussi sans souci (de toute façon y avait même pas de caisse pour payer, donc on était marron, sinon).

 

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Plein l'cul!!! ^_^


Une fois en bas, c’est la fournaise. Il fait plus de 30°C. Là haut, il y avait du soleil, mais il faisait carrément plus frais (15-20°C, je dirais). On est mort (sauf Boris, bien sûr). On prend le bus pour Mayrhofen, où l’on compte camper et se reposer.

On se pose enfin au camping, après avoir tiré du fric et marché pendant encore un petit moment.

La soirée se passe pépèrement. Enorme douche. Enormes bières. Enorme bouffe.

Dodo.

 

 

19 août – Tranquillement (à base de Tranquillade)

La nuit fut très moyenne. Orage, pluie, éclairs, ronflements. Et Antho qui continue de prendre toute la place (et vice-versa…). Et puis j’en ai plein le cul de délirer la moitié des nuits. Là, j’ai passé ma nuit à essayer de démontrer l’équivalence juridique de deux tracés de randonnée… N’importe quoi, j’te jure !

On se lève de bonne heure (pour changer !). Petites courses au magasin du coin, histoire de petit déjeuner tranquillement, à base de croissants autrichiens (comprendre : sans beurre X_X).

Et puis… *SAUNA* !!! Vers 10h, nus comme des vers, on se fait un bon sauna. Bien chaud, bien conçu, très sympa, en plus il n’y avait que nous 3. Le système de vapeur était bizarre (jamais vu un bac à pierres aussi minuscule, il devait y avoir 3 galets à tout péter…) mais après l’eau circule en glougloutant gentiment jusqu’à des résistances électriques savamment planquées, et ça vaporise bien !

Bon petit resto pour le déjeuner, puis on accompagne Antho à la gare, il part pour Munich aujourd’hui. Une fois Antho parti, Boris et moi glandons sévèrement à la piscine du camping, qui est assez sympa (tout en métal brossé o_O) et jouit d’un panorama assez extraordinaire. En plus, il fait 34°C, donc la piscine est vraiment bienvenue !

Dîner à base de saucissons et de pains. Puis binouzes et glace au resto.

Et puis dodo.

 

20 août – Fuck Paris Plage

Nuit correcte, mais les Russes se sont couchés super tard et levés super tôt. Mais bon, leurs chants étaient plutôt sympas.

On lève le camp, direction la gare. On se rend compte qu’on s’est tiré sans payer. Bon. Tant pis. Ou tant mieux, c’est selon.

Le trajet en train dans la vallée de Mayrhofen à Jenbach est super sympa. Ca se traîne un peu la bite mais, une nouvelle fois, les paysages ont vraiment de la gueule.

De Jenbach, on monte dans un train pour Munich. On devait partir beaucoup plus tard, mais le contrôleur nous laisse monter. Cool !

On se fait une petite bouffe, puis on glande dans Munich. On se pose dans les parcs qui sont assez sympa. Il y a plusieurs bras de rivières artificielles, et ce sont presque des rapides par endroits. Il est très clairement écrit « Baden Verboten » (« Baignade Interdite »), mais tout le monde se jette à l’eau. Certains y vont avez des bouées ou carrément des énormes bateaux gonflables. N’y pouvant plus, je me jette à l’eau aussi, pendant que Boris garde les sacs, comme le bon gars qu’il est ! Le courant va à toute allure, on passe sous des ponts où l’on peut s’accrocher, c’est vraiment sympa. Mais il est temps de remonter. C’est un peu casse-gueule, mais on atteint la rive sans trop de difficultés, où la vitesse s'annule par adhérence à la paroi (comme chacun le sait). Et on rentre à pieds !

Je croise des mecs avec des planches de surf. Je me dis qu’ils y vont un peu fort et qu’ils ont sûrement trop fumé. Mais ça m’intrigue, alors je les suis. Et stupeur : en aval d’un pont, il y a une vraie bonne grosse vague statique, sur laquelle plein de surfeurs peuvent glisser ! En plein Munich ! Il y a deux queues de part et d’autre de la rivière, et, chacun leur tour, les surfeurs jettent leur planche et, un dixième de seconde plus tard, se jettent sur leur planche et… c’est parti ! Certains sont assez doués et enchaînent des 3-6. D’autres se vautrent méchamment, laissant ainsi leur place, et ainsi de suite !

En résumé, à Munich, l’été, on peut se baigner dans une eau fraîche et gentiment mouvementée. Et on peut même surfer. J’ai donc envie de dire : Fuck Paris Plage. Fuck Paris tout court, en fait.

Enorme kebab bière en attendant le train.

Très bonne nuit, car on n’était que 2 dans mon compartiment. On avait donc chacun une rangée de sièges pour s’allonger. J’ai sorti mon duvet et dormi aussi bien que possible dans un train…

Et puis, c’est l’arrivée à Paris.

Demain, il faut retourner au boulot.

L’échec !

(pour la petite histoire, de retour à l’appart, outre que presque toutes mes plantes avaient crevé, eh bien… il me restait encore un énorme saucisson !)

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